Aux confins de la Bolivie : découverte du Sud Lipez jusqu’au Salar d’Uyuni

1er jour d’expédition : De la nature hostile à l’émerveillement de l’Homme

Nous nous apprêtons à partir sur les routes du Sud Lipez ainsi que sur celles du Salar côté bolivien.  Une aventure qui nous marquera à jamais. 4 jours, 3 nuits.

Nous partons avec Suzanne et Achille ainsi que Tito, notre chauffeur, guide, cuisinier et « papa », comme il aime le dire. Tito nous récupère devant notre hostel. Rapidement les sacs sont harnachés sur le toit du 4×4, le coffre est chargé de vivres et puis « vamos chicos ». L’aventure commence. Tupiza est à peine derrière nous, que nous roulons déjà sur la piste. Nous montons sur l’altiplano. Nous sommes à plus de 4 000 mètres. Les paysages sont déjà impressionnants, grandioses et ce n’est que le début ! Des lamas et des vigognes traversent librement la piste, courent et mangent sans se soucier de notre présence. Nous admirons, émerveillés.

Dans la vallée…

Tito nous surveille d’un œil car nous approchons des 4 600 mètres d’altitude. Mais tout va bien, personne n’a mal à la tête. Nous nous arrêtons au milieu d’un modeste village. Le vent souffle très fort, la vie nous semble quasi inexistante ici. Pourtant des familles, des animaux des anciens vivent bien là, toute l’année. Ils sont à l’abri du vent, à l’intérieur de leurs modestes habitations sans isolation, sans eau courante, sans feu et avec très peu d’électricité. Les conditions de vie rudes nous sautent aux yeux. Malgré cela, on nous sert un excellent repas, nous sommes repus. Il va être difficile de garder les yeux ouverts pendant la digestion.

Nous reprenons la route, et rapidement nous arrivons à San Antonio de Nuevo Mundo. Là, se cache « El pueblo Fantasma ». Il s’agit d’un ancien village de mineurs qui a été abandonné après une épidémie. Aujourd’hui, les mines d’argents continuent d’être exploitées. Toutefois, elles sont plus haut, dans un autre village.

Ville fantôme

Nous ferons ensuite un arrêt à la lagune Morejon, point culminant à 4 855 mètres. Le vent souffle énormément mais la vue est splendide. C’est alors que nous ferons face à une petite panne. En route, nous croiserons un 4×4 en détresse. Problème de batterie. Gentiment, Tito lui vient en aide, 10 minutes plus tard, le 4×4 en détresse repart à toute vitesse mais pas nous ! C’est au tour de notre batterie d’être HS. Nous voilà à l’arrière du 4×4 à essayer de le pousser dans le sable, sur une légère montée. Peine perdue. Après quelques minutes, un autre 4×4 apparait derrière nous, nous sommes sauvés ! L’aventure est totale !

Aux alentours de 18h, nous pénétrons dans la réserve nationale de la Faune Andine Eduardo Avarao et nous découvrons notre auberge. Nous sommes à 4 300 mètres. Pas d’eau, pas de chauffage et très peu d’électricité. Il fait déjà très froid alors que le soleil vient à peine de se coucher. Nous sommes confrontés aux conditions de vie rudes et modestes des populations locales. Nous ne pouvons que saluer leur force de caractère, leur courage à endurer ces températures extrêmes et à vivre si modestement dans un cadre aussi hostile qu’incroyable. On nous prépare rapidement un bon thé et des biscuits que nous avalons éclairés à la lampe torche. Nous sortons le jeu de cartes et passons la soirée à rire avant que l’on nous serve une soupe bien chaude suivi d’un repas bien copieux. Tito vient s’assurer que nous allons bien et nous explique le programme du lendemain. Il est l’heure d’aller nous coucher mais avant, nous prenons quelques minutes pour observer le magnifique ciel étoilé. Incroyable ! Retour à l’intérieur, les chambres sont de vrais frigos, nous dormirons emmaillotés, avec nos bonnets, nos chaussettes et sous 5 couvertures chacun.

2ème jour, de l’émerveillement encore et toujours

Le petit matin est difficile. Nous avons eu froid et nous continuons d’avoir froid. Tito nous apporte du baume au cœur. Il a déjà tout préparé et son sourire nous anime.  Il ne nous reste plus qu’à prendre notre petit déjeuner afin de reprendre la route.

La réserve recèle de nombreuses lagunes aux multiples couleurs. Nous admirerons la lagune blanche, la lagune verte et la lagune colorée (rouge). Nous serons émerveillés devant le vol des flamants roses et le petit renard que nous croiserons.

Flamants roses

Avant midi, Tito nous déposera aux thermes de Polques. Nous nous y détendrons dans des bains allant de 34° à 38° avant de nous régaler d’un nouveau repas qu’il nous aura préparé en nous attendant.

Aux thermes

Pour bien entamer l’après-midi, nous ferons quelques pas au milieu des geysers de « Sol de Manana ». Par moment, les petits cratères expulsent une eau atteignant les 200° et nous pouvons voir la boue qui bout.

Les geysers

Nous sommes subjugués par cette nature sauvage, hostile, colorée, imperturbable. C’est simplement magique.

Nous arrivons tranquillement à notre seconde auberge. Les conditions sont les mêmes. Une nuit encore difficile s’annonce. Cette fois, nous sommes plus nombreux et nous partagerons notre chambre avec Suzanne et Achille. Nous réorganisons nos lits afin d’essayer d’avoir plus chaud. Mission accomplie !

3ème jour : passer d’un paysage de roches à celui de sel en quelques instants

Au petit matin, nous sommes les derniers à quitter l’auberge. Les canalisations ont gelé pendant la nuit, les toilettes sont bouchées. Bref, le quotidien des locaux. Tito nous recommande d’aller faire tamponner nos passeports à la sortie de la réserve : un souvenir qui ne prend pas de place ! Et nous voilà repartis.

Nous entamons cette nouvelle journée par la découverte de Julaca et de la vallée des roches. Tito nous emmène nous dégourdir les jambes sur ces formations grandioses et étonnantes. Quelques kilomètres plus loin, nous admirons de nouveau des lagunes et d’autres formations rocheuses.

L’arbre rocheux

En fin de journée, Tito nous réserve un spectacle féérique. Nous sommes seuls au milieu d’une immensité blanche. Nous ne délimitons plus le ciel de la terre ni de l’eau. Tito nous dit d’enlever nos chaussures. Un peu surpris, nous nous exécutons sans vraiment comprendre ce qu’il nous réserve. Nous nous retrouvons tous les 6 à marcher sur le sel et à tremper nos pieds dans l’eau salée et très froide. « Au bout de 10 minutes, ça devient chaud », nous dit-il.

Les pieds dans l’eau

C’est amusé et congelé que nous nous prêtons au jeu. Puis, d’un coup le coucher de soleil. Nous vivons un moment hors du temps. Les couleurs sont intenses, le moment magique, irréel.

Coucher de soleil

Une fois le spectacle terminé, nous partons rapidement pour notre 3ème auberge. Cette fois, il y fait bon. Cela est dû au fait qu’elle soit faite de sel. En effet, Tito nous explique que dans le Salar, les maisons sont faites en sel, matière qui le jour rend les maisons froides, mais le soir venu, elles sont chaudes. Surprise de plus, on peut se doucher à l’eau chaude moyennant une petite somme. Affaire conclue ! C’est propre et réchauffé, que nous profitons agréablement de notre dernière soirée d’aventuriers. Tito nous livre des moments de vie. Nous partageons un verre de vin ensemble et il va se coucher. Demain réveil à 4 heures du matin. Nous, nous continuons un peu la soirée avec Suzanne et Achille ainsi qu’avec la Tribu MA SA RO, une famille que nous avons eu le plaisir de recroiser, ici et que nous avions rencontrée au Guatemala.

4ème jour : l’aventure a un goût de sel

Nous avons bien dormi, il est 4 heures du matin, Tito nous attend le sourire aux lèvres. Vamos ! Direction l’île Incahuasi pour assister au lever du soleil. Nous roulons de nuit sur le sel, dans l’eau. Tito nous dit qu’il faut être très prudents, des accidents arrivent régulièrement. Nous prenons conscience du danger du lieu. Nous arrivons devant une colline recouverte de grands cactus. Ce paysage est aussi improbable que beau. Alors que tout est blanc à perte de vue, on tombe sur ce rocher et cette végétation. Nous montons au sommet et le spectacle est à couper le souffle. Le soleil se lève doucement. Le noir fait place aux couleurs rouges, orange. Puis on sent sa chaleur sur nos joues froides et enfin, le voilà qui éclaire cette immensité couleur sel.

Lever de soleil

Tout étincelle autour de nous, c’est magique. On redescend et Tito nous attend. Il a préparé le petit déjeuner à l’arrière du 4×4, au soleil. Il est vraiment aux petits soins avec nous. Nous mesurons la chance de l’avoir. C’est requinqué et encore plein d’étoiles dans les yeux qu’il nous embarque pour la suite. Il s’improvise alors photographe. On joue avec la perspective, on s’éclate.

Jouer avec la perspective

Puis à la demande de Lylou, Tito lui laisse le volant (sur les genoux de papa évidemment), quel cadeau ! Bien-sûr, nous sommes tous jaloux mais Tito nous laissera tous conduire le 4×4 au milieu du Salar. Un amour et une expérience folle de plus au compteur !

Nous arrivons tranquillement à la statue de sel faite à l’occasion du Rallye Dakar en 2014, puis au petit village de Colchani, où nous partagerons notre dernier repas tous ensemble.

Rallye Dakar

Dernier arrêt, Uyuni où nous visitons le cimetière de trains.

Les trains d’Uyuni

La journée touche à sa fin, nous déposons Suzanne et Achille dans une agence de la ville qui les conduira au Chili. Quant à nous, nous continuons notre route avec Tito. Il nous ramène à Tupiza où nous nous reposerons deux jours avant de quitter la Bolivie.

La folle équipe

Arrivé à notre hôtel, une surprise de taille nous attend : Kayt et Paulin ont changé leur plan, nous ferons nos premiers pas en Argentine ensemble !

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