Nous aurons passé 3 semaines en Bolivie. 3 semaines de pur plaisir, de grands espaces, de douceur, de nuits fraiches voir glaciales, de ciel étoilé incroyable, de villes grouillonnantes de monde et de coups klaxons. Et 3 semaines de belles rencontres, d’aventures partagées, de fous rires, de longues discutions et de kilomètres enchainés.
Sur le lac Titicaca, l’Îsla del Sol
Nous avons donc passé la frontière terrestre Pérou- Bolivie. En moins de 30 minutes nous étions à Copacabana, petite ville bolivienne qui donne sur le fameux Lac Titicaca. Ce lac, nous le connaissions déjà du côté péruvien mais là, il s’offre à nous sous un tout nouvel angle. Il nous apparait moins « touristique », plus naturel, plus simple. Quelques navettes partent tous les jours à destination des Îles Uros, de l’Îsla del Sol et de l’Îsla de la Luna. Mais ici, on ne retrouve pas le côté touriste de masse qu’il faut appâter et qui nous gênait tellement à Puno. C’est simple, calme. Il nous faudra attendre le lendemain matin pour prendre la 1ère navette pour Isla del Sol. Nous embarquons et après plus de 2 heures de navigation nous débarquons sur l’Île. Les ânes nous accueillent avec leur braiement. On l’aura compris, nous sommes chez eux. Après avoir payé la petite taxe de l’Île, nous nous retrouvons devant les marches de l’Inca. Il va falloir gravir ces dernières avec nos 13 kilos sur le dos. Et oui, nous allons passer 3 nuits sur cette île isolée loin des voitures, des routes goudronnées et de l’agitation, alors nous avons pris nos sacs 😉.
Doucement et essoufflés nous arrivons à notre auberge. Et immédiatement nous oublions la difficulté de la montée tant le paysage est à couper le souffle. Nous sommes en plein milieu du lac navigable le plus haut du monde, sur une île préservée, pure et chargée d’histoire. Les bleus du ciel et du lac nous explosent aux yeux. Les différentes tintes de vert qui se révèlent depuis l’Îsla de la Luna et des montagnes au loin, ainsi que des cultures en terrasse qui nous entourent nous apaisent. Rien n’est hostile ici. Pourtant les conditions de vie ne sont pas celles que nous pourrions qualifier de « faciles ». Il n’y a pas de chauffage malgré les soirées et les matinées très fraiches. Il n’y a pas de route et croyez-moi ça grimpe ! L’eau et l’électricité courantes sont des ressources assez récentes sur l’île. Oubliez les superettes qui débordent de produits, et les moyens de transports à moteur.
Sur ce petit rocher, jeunes et anciens montent et descendent, à longueur de journée, chargés ou pas, des marches en pierres et en terre. Ils déambulent dans leurs rues qui ne sont en fait que de simples chemins de terre. Ils emmènent leurs ânes brouter à travers les terrasses de cultures. Ils descendent pécher et remontent cuisiner dans leur humble habitation. Le soir venu, emmitouflés dans leurs bonnets et leurs vêtements traditionnels, éclairés par les étoiles et la lune, (à la lampe torche de leur téléphone pour les plus riches), ils ramènent leurs troupeaux de moutons ou leurs ânes jusqu’à leur enclos.
Nous avons passé 3 jours à regarder cette île vivre à un rythme paisible, vivre le plus simplement possible, se suffire à elle-même. Les femmes et les hommes se tricotent leurs bonnets, leurs chaussettes, leurs nappes… Ils se nourrissent de leur culture (pomme de terre, quinoa, coca…) et se déplacent avec leurs animaux, ânes et moutons, à pied. Ils ont une vie simple et heureuse, loin du superflu qui nous abime. Leur sourire en dit long sur leur bonheur et nous, nous ne pouvons que les admirer, les envier peut-être, mais surtout apprendre d’eux.
Lors de notre séjour, nous marcherons beaucoup 😊. Les paysages, les ruines Incas, les couchers et les levers de soleil, les miradors s’offrent à nous. L’île est également riche de par son histoire. Nous ne voulions pas en perdre une miette.
En route pour la capitale la plus haute du monde
C’est ressourcé et revigoré que nous reprenons le bateau pour Copacabana, puis le bus pour La Paz. Après plusieurs heures de route, nous arrivons dans les embouteillages, les coups de klaxon, la pollution… C’est jour de marché, ça grouille de partout ! Le dépaysement est total et brutal !
L’altitude de la ville varie entre 3 300 et 4 080 mètres au-dessus du niveau de la mer. Les rues montent et descendent radicalement. On a, là encore, du mal à respirer normalement. Les rues sont pleines de vendeuses et vendeurs qui ont installé leur commerce sur le côté de la route. Les gens courent dans tous les sens. Les moteurs des voitures, des bus, des mini-vans, des motos crient et les coups de klaxon résonnent de tous les côtés. Mais dans tout ce bazar il y a de la couleur sur les étalages : les oignons, les carottes, les poivrons côtoient les chaussettes, les vestes, les câbles de téléphone et autres gadgets. Il y a des sourires sur les visages, il y a de la chaleur qui vient des préparations culinaires des marchands de rue. Et puis il y a les téléphériques. Plusieurs lignes, facilement identifiables grâce à leur couleur, permettent à la population et aux touristes de se déplacer dans cette immense ville. L’observer, en prenant de la hauteur…Incroyable.
Alors, honnêtement, nous n’avons pas pris le temps de visiter La Paz.
Notre programme le voilà, 1er jour : direction Tiwanaku. Nous montons dans un taxi (en face du cimetière) et nous attendons patiemment d’autres voyageurs. Après une demie heure d’attente, Suzanne et Achille entrent dans l’habitacle ainsi que dans nos vies 😉. Nous pouvons y aller : 70 km de route. Une fois sur le site, nous découvrons des ruines spectaculaires : la porte du soleil, la porte de la lune, la pyramide d’Akapana, l’impressionnant monolithe Ponce, le temple semi-souterrain et j’en passe. Les petits musées complètent la visite en offrant la possibilité de découvrir des poteries, des bijoux et d’autres statues impressionnantes. Lylou se passionne pour les explications d’Achille sur cette civilisation. Une fois la visite finie, c’est en vain que nous attendons tous les 5 le colectivo qui est censé passer toutes les heures. Nous partagerons de nouveau un taxi qui nous laissera au téléphérique à l’entrée de la ville. C’est l’occasion de découvrir La Paz vue d’en haut. C’est déroutant et impressionnant à la fois.
2ème jour : déjeuner chez El Popular puis après-midi rencontre et jeux avec une famille française. C’est un besoin important chez les enfants et ça fait beaucoup de bien aux parents, alors quand l’occasion de rencontrer des familles se présente, on saute dessus ! C’est toujours un super moment d’échange, de partage d’expérience et de rires. Et pour les enfants c’est du bonheur à l’état pur. Encore merci à Justine et ses 2 petits bouts d’avoir partagé cet après-midi avec nous. Revenons quelques heures avant pour vous parler du restaurant semi gastronomique El Popular. Une cuisine élaborée, colorée, goûtue et abordable comme on en a peu au cours d’un voyage au long court ! Les yeux et les papilles se régalent.
De Cochabamba à Torotoro, il y a plus qu’un pas de dinosaure !
Prochaine destination : escale à Cochabamba. Effectivement, nous n’y passerons qu’une nuit ! notre destination finale étant le parc national de Torotoro.
Pour rejoindre Torotoro, rien de plus simple ! Il ne faut surtout pas se rendre à la gare mais demander au taxi de nous déposer aux colectivos pour Torotoro. Vous serez lâchés dans une rue où des mini bus partent une fois remplis. L’attente sera longue, et même très longue. Nous aurons la chance de rencontrer Kayt et Paulin. Nous ne le savons pas encore, mais nous aurons beaucoup de mal à les quitter et à chaque fois, beaucoup de joie à les retrouver.
La route jusqu’à Torotoro est longue mais le lieu vaut vraiment la peine de s’y rendre. On oublie les virages, la poussière, les routes en pavés et en terre une fois devant les incroyables traces de dinosaures qui se sont ancrées dans le sol. C’est irréel et pourtant ! Comme des enfants, on écoute ébahit, les explications du guide. On admire la taille des empreintes de pas des diplodocus, des stégosaures, des pachycéphalosaurus et des ankylosaures. On est transporté dans l’ère du Jurassique. On rêve. La réserve cache également des canyons, des cascades, des grottes… Bref, ici, l’aventure est au rendez-vous.
Sucre, jolie ville blanche
Pour poursuivre le voyage, bien-sûr il faut redescendre ! Repasser par Cochabamba. Aller au terminal de bus. Braver les racoleurs qui vendent des tickets de bus pour je ne sais où, je ne sais comment. Trouver une compagnie qui a encore de la place pour Sucré. Bus de nuit : départ 22h arrivée 5h du matin. Nous disons aurevoir à Kayt et Paulin. De jolis souvenirs se bousculent déjà dans nos têtes : « ce serait chouette de les revoir », se dit ‘on !
5h du mat, nous voilà fraichement débarqué à Sucre. On attend une demie heures sur des marches que notre hôte vienne nous ouvrir. Puis on va finir notre nuit dans un bon lit. La ville de Sucré contraste avec La Paz. Son centre historique est bien agréable. La ville est plaisante de par son architecture coloniale remarquable mais aussi de par ses jardins, ses parcs et son marché coloré et fruité. S’y reposer quelques jours nous fera le plus grand bien.
Nous y retrouverons d’ailleurs Suzanne et Achille, rencontrés à La Paz.
Potosi, une ville haut perché
Potosí est la ville de plus de 100 000 hab. la plus haute du monde. En effet elle culmine à 4 090 m d’altitude. C’est aussi l’un des trésors d’architecture baroque d’Amérique du Sud, inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco. Elle est également connue pour ses mines d’argent qui ont enrichi la couronne d’Espagne et ont envoyé à l’abattoir huit millions d’esclaves, six millions d’amérindiens, deux millions d’africains. Aujourd’hui encore, les conditions de travail sont terribles et des centaines de mineurs y perdent la vie.
Pour nous, Potosi sera de nouveau une escale de quelques heures. Il nous est inconcevable de songer à emmener Lylou visiter ces mines. Nous nous baladerons donc tranquillement à travers les rues piétonnes de la ville. Nous croiserons un défilé d’enfants qui brandissent les couleurs de leur école et nous apprécierons de nous perdre dans le marché local qui est un vrai labyrinthe. Nous aurons l’agréable surprise de retrouver Suzanne et Achille. Cette fois nous ne nous quitterons plus pendant plusieurs jours.
Tupiza, le Far West bolivien
Il faut compter 6 heures de bus pour rejoindre Tupiza depuis Potosi. Nous sommes accompagnés par Suzanne et Achille et le trajet semble bien long à tout le monde. A notre arrivée à Tupiza, il fait déjà nuit. Nous ne nous rendons pas compte que le paysage a complètement changé. Ce n’est que le lendemain matin, lors d’une balade, que nous serons surpris par ce nouvel environnement. En attendant, nous filons partager un repas avec une nouvelle famille de français : Richard, Emilie et leur 4 petites filles. Un nouveau moment de partage rempli de jeux, de rires et de simplicité.
Le lendemain nous partons tous, Suzanne, Achille et nous 3, régler les derniers détails des prochains jours. Nous voilà assis au bureau de l’agence « Natural Adventure », heureux et excités à l’idée de l’aventure qui nous attend. Afin de découvrir les environs, nous décidons également de réserver une excursion à cheval. Nous partons donc dans l’après-midi, sur nos montures, équipés comme des cow-boys, à la découverte du Canyon Del Inca. Nous sommes en plein Far West, c’est magique. Les paysages sont fous. Des murs de terre rouge, aride, se dressent sous nos yeux : la porte du diable, la vallée de los Machos, les cactus, et enfin le canyon. Nos fidèles destriers nous reconduisent au ranch. Nous hottons nos chapeaux, nos foulards et nos guêtres que déjà nous nous retrouvons propulsés en 2022. Pour finir cette journée mémorable, c’est avec bonheur que nous retrouvons Kayt et Paulin pour une soirée fou rire.
Nous savourons une dernière journée de repos car le lendemain, le début d’une expédition intense, forte et incroyable nous attend.